Le Vitalisme et l’Holisme

Le Vitalisme

Le Vitalisme ou Force Vital a dominé la philosophie et l’exploration scientifique avant le XVIIe siècle. Il stipule que la vie et ses formes (morphologie) se développent et sont influencées à partir d’une force invisible, au-delà de la substance matérielle.

Selon les cultures, les époques, les langues, cette force vitale a été nommée de façon différente : le « Prâna » en Inde, le « Qi ou Chi » en Chine, le « Ki » au Japon, « Ruach » chez les hébreux…

Le vitalisme reconnaît qu’il existe une logique pour les symptômes et les maladies et que les traitements sont meilleurs quand ils soutiennent la capacité naturelle de guérison du corps.

La science, en particulier la physique quantique, a développé des concepts considérant le vitalisme comme plausible et potentiellement mesurable. Le vitalisme moderne est considéré comme faisant partie de la théorie des systèmes et de la science biomédicale qui sont intrinsèquement holistiques à leurs yeux. La vitalité est complexe – comme le montre sa capacité à croître et à se développer, à répondre aux stimulis, à se reproduire et se réparer – et nécessite un niveau d’organisation et de coordination qui suggère une qualité distincte qui ne s’explique pas facilement par la pensée mécaniste.

Origine

La première référence connue en Europe au Vitalisme s’est produite dans les écrits du Corpus Hippocraticum (460-377 av. J.-C.) qui mentionnaient que les humains ont une force instinctive à l’intérieur qui est responsable du maintien de la santé.  Vers 300 avant JC, les philosophes grecs Socrate et Aristote ont utilisé le terme « logos » ou « volonté de vivre » pour décrire ce principe vital.

Hildegard von Bingen (1098-1179) a déclaré dans son livre « Causae et Curae » vers 1150, que viriditas (vis, vigueur) est un concept essentiel qui désigne la force qui donne la vie et l’énergie aux animaux et aux plantes, ainsi qu’à l’être humain.

Moses Maimonides (1135-1204), un philosophe et médecin de cour à la famille royale du Caire, a renforcé le concept de vitalisme et a souligné l’utilisation de l’alimentation, l’exercice et un mental positif comme moyen d’atteindre la santé.


Depuis, il y a eu de nombreux praticiens traditionnels et naturopathes qui ont écrit et promu le concept de vitalisme. Les exemples comprennent :

Christoph Wilhelm Hufeland, médecin allemand, qui a déclaré en 1797 : « Le pouvoir vital est, sans conteste, l’un des plus généraux, des plus incompréhensibles et des plus puissants de tous les pouvoirs de la Nature. Il remplit et donne du mouvement à tout ; et, selon toute probabilité, est la grande source à partir de laquelle toutes les autres puissances du monde physique, ou du moins organisé, avancent. C’est ce qui produit, soutient et renouvelle tout »

Samuel Hahnemann, (1755 – 1843), le fondateur de l’Homéopathie a déclaré, « pendant la condition saine de l’homme, la force spirituelle qui anime le corps matériel règne en maître. Toutes les parties sont merveilleusement maintenues par lui comme un processus vital harmonieux, à la fois dans les sentiments et les fonctions, afin que notre esprit intelligent soit libre de rendre le milieu corporel vivant et sain».  Il écrit aussi : « La force vitale est la dynamique spirituelle qui anime le corps matériel et conserve toutes les parties de l’organisme dans un fonctionnement admirable, harmonieux, vital, afin que notre esprit doué de raison, qui habite en nous, puisse librement utiliser cet instrument vivant et sain pour les fins supérieures de notre existence ».

Adolf Just (1859-1936), un naturopathe allemand diplômé de l’American School of Naturopathy a contribué au dynamisme dans la déclaration suivante : « Pour soigner les maladies, il faut avant tout prétendre diminuer la chaleur interne du corps. Mais il est également nécessaire de stimuler la vitalité, cette force, au moyen de laquelle le corps tire d’une part le véritable bénéfice de la nourriture, mais, d’autre part, expulse également les corps étrangers à travers la peau, l’urine, les fèces, etc., – la force qui constitue la vraie vie de l’homme. »

L’Holisme

L’holisme est l’approche de l’être humain dans sa globalité. Le terme vient du grec « holos » qui signifie « tout », « entier ». Il est basé sur la prise de conscience que le tout est plus grand que la somme des parties. L’holisme est basé sur la compréhension que toutes les entités et tous les systèmes de l’univers existent comme un tout unifié et affirme que les parties doivent être discutées comme un tout intégré afin d’être pleinement comprises.

Un thérapeute holistique considère son patient non seulement sur le plan physique et physiologique, mais prend également en compte sa vitalité, ses émotions, ses échanges avec son entourage et son environnement…

L’holisme est reconnu dans la littérature actuelle comme un élément clé de la santé, non seulement de la santé des individus, mais de l’environnement. Par exemple, la santé de l’écosystème a été décrite comme « une mesure globale, multi échelle, dynamique et hiérarchique de la résilience, de l’organisation et de la vigueur du système ». Les concepts de l’holisme sont incorporés dans le terme « durabilité », qui implique la capacité du système à : maintenir sa structure (organisation) et sa fonction (vigueur) dans le temps face au stress externe (résilience).

Origine :

L’holisme est un concept qui couvre non seulement la naturopathie, mais aussi les études environnementales et les sciences humaines. De nombreux philosophes, scientifiques et praticiens ont écrit et théorisé sur l’holisme. Certains des principaux contributeurs à la perspective naturopathique de l’holisme comprennent :

Platon (428-348 avant JC), philosophe grec et fils de Socrate, qui a inclus le concept d’une âme au corps humain. Ceci est considéré comme le début de l’holisme.

Dans les écrits du Corpus Hippocraticum (environ 400 avant JC), nous trouvons des déclarations sur le holisme disant que “l’environnement de la personne doit être inclus dans le diagnostic et le traitement, le bien-être humain étant sous l’influence de l’environnement, y compris l’air, l’eau et les vents; le médecin doit évaluer l’environnement dans lequel le patient a vécu et intégrer ces facteurs dans tout diagnostic ou traitement“.

Aristote (384-322 avant JC), un philosophe grec et étudiant de Platon, a été le principal contributeur à l’holisme en énonçant la phrase philosophique suivante : « Le tout est plus grand que la somme de ses parties ».

Galien de Pergame (129-216 AC), un médecin grec, adepte de Socrate, Platon et Hippocrate a décrit, avec la théorie élémentaire et humorale, une image holistique de la santé humaine par l’équilibre des liquides du corps, des organes, des fonctions, des tempéraments, des émotions et de l’environnement. Il a également inclus l’âme dans le tout à travers sa description du cinquième élément, l’Ether.

Hildegard von Bingen a décrit une vision holistique des humains dans l’environnement naturel et leur influence mutuelle. Dans son livre « Causae et Curae », elle décrit la relation entre la nature (macrocosme) et l’homme (microcosme) : « L’être humain est composé d’éléments. De la même manière que les éléments simultanément forment le monde, les éléments sont aussi la structure du corps humain ; Et leur flux et leurs fonctions sont divisés par l’homme pour les contenir simultanément, de la même manière qu’ils sont dispersés et agissent de par le monde. Le feu, l’air, la terre et l’eau sont en l’homme, et l’homme est composé d’eux. Les hommes ont la chaleur du feu, le sang de l’eau et de l’air le souffle, de la terre la chair. Ils ont également la vision du feu, l’ouïe de l’air, les mouvements de l’eau et la capacité à marcher de l’élément terre. »

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